27 juin, 2007

Les rues dépotoires

Il y a environ deux semaines, alors que nous participions à un tour historique de la ville de Lima, notre guide nous fait remarquer que nous traversions le coin de rue le plus pollué de tout le Pérou! Nous sentions effectivement le monoxyde de carbone entrer en grande quantité dans nos poumons et un léger filet de gaz se déposer sur nos visages.


C est dans cet univers de pollution que nous vivons depuis maintenant un mois. Ceux qui avaient visité la capitale péruvienne avant nous nous avait avertit qu elle était une ville grisâtre, sans soleil et où l air frais est une denrée rare. Nous confirmons. La pollution est partout, dans l air, dans les rues, dans les parcs. Comme il n y a pas de poubelles, ce sont les endroits publics qui servent de dépotoirs.


Lors de notre premier déjeuner avec l équipe de CODECO, j ai demandé aux gens s il ne serait pas possible d au moins mettre des conteneurs pour que les gens y déposent leurs ordures. Solution rapide et efficace, non? Et bien non! Semble-t-il que je n étais pas la première à avoir eu cette idée et que le problème est beaucoup plus profond.


San Juan de Lurigancho est, comme plusieurs banlieues de Lima, un district relativement nouveau. Depuis les années 70, les gens quittent la campagne pour s installer en ville. On retrouve donc à San Juan un amalgame de cultures et de manières de penser campagnardes qui ne coïncident pas toujours avec les réalités urbaines. Par exemple, dans la Selva, les gens sont habitués de jeter les surplus du souper dans la forêt, c est de la nourriture pour les animaux! Seul problème dans la ville est que les chiens errants ne sont toujours pas en assez grande quantité pour vider tous les sacs de poubelles.


La pauvreté maintenant. Lorsque des écologistes ont placé de gros conteneurs en métal robuste dans la ville, certains ont tout de suite vu leur utilité: "Il me semble que ça ferait un bon toit pour ma maison!" Et oui! Les conteneurs ont été découpés en morceaux par les habitants pour construire un mur, une porte ou un toit. Sinon, victime d une lâcheté hors du commun, certains se disait que de mettre les vidanges dans le conteneur demandait beaucoup d efforts, à côté, ça fait pareil ! Il y a évidemment des endroits où les conteneurs étaient utilisés pour les ordures, mais il n y a jamais eu de collectes, imaginez la suite!

Résultat : les Péruviens ne se lassent pas et chaque jour plus de déchets se retrouvent dans l environnement.

Il est impossible de penser faire un grand ménage, ça ne fera pas changer les habitudes des habitants de San Juan. Ce qu il faut, c est éduquer les jeunes. Les changements de mentalité sont plus faciles avec ses derniers. Il faut les sensibiliser à la fragilité de notre planète et leur faire comprendre que chaque petit geste fait pour la terre compte. Tout cela va prendre du temps, mais il est réaliste de penser que les jeunes peuvent faire une différence.

Natalie, Catherine et Sandra font leur bout de chemin en enseignant aux jeunes ce qu est le recyclage, la réutilisation. Quant à moi, je m efforce de chicaner ma petite sœur péruvienne quand je la vois jeter ses déchets dans la rue.

Et vous ?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Allo Anne-Marie ! C'est fou ce que tu vis! Continue ton beau périple et ton travail ! Votre aide est certainement grandement appréciée !! Je suis vraiment fière de toi ! Bonne semaine !
Véronique et toute la famille ...